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Page:Garcin de Tassy - Rudiments de la langue hindi.djvu/108

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comme des nuages dispersés. Du haut des airs, de grandes et terribles montagnes tombaient couvertes de leurs arbres, s’entrechoquaient et ébranlaient la terre jusque dans ses fondements, en roulant avec fracas sur le champ de bataille.

Pendant que les souras soutenaient ce choc terrible, Nara répandit dans les airs une grêle de flèches ornées d’or à leur extrémité, et de ses traits fendit les montagnes. Les asouras, pressés par les souras, s’enfoncèrent dans les profondeurs de la terre et dans les eaux salées de l’Océan, et les dévas apaisèrent la fureur de Soudarsana, qui remonta au ciel, brillant comme la flamme du sacrifice. Les souras, vainqueurs, remirent avec respect le mont Mandara à sa place, et les eaux se retirèrent comme elles étaient venues, faisant retentir l’air et le ciel de leur mugissement. Les souras, joyeux, conservèrent l’amrita avec soin, et Indra et tous les immortels confièrent à Nârâyana[1] la garde de ce trésor.


FIN.
  1. Le texte porte किरीटिने, mot à mot : « à celui qui porte une crête ; » mot que le dictionnaire donne comme un des noms d’Ardjouna ; mais, comme il n’est question d’Ardjouna que beaucoup plus tard, dans le Mahâbhârata, j’ai cru devoir, d’après l’autorité de Wilkins, attribuer cette épithète à Nârâyana.