Page:Gardey - Anglophilie gouvernementale.djvu/58

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séance du conseil colonial du 6 novembre 1883. Voici en quels termes s’exprime l’un des honorables conseillers (page 73) :

« Je désire, d’autre part, appeler l’attention particulière de la commission d’examen sur la nécessité qu’il y aura désormais de s’assurer au préalable de la provenance des élèves arrivant au concours. Il m’est revenu que quelques-uns ne provenaient pas toujours de l’école qui les présentait, ou du moins n’y avaient passé qu’un nombre de jours insignifiants… »

Faut-il démontrer que, malgré l’opposition de la mission protestante, la population indigène ne redoutait pas pour ses enfants les écoles tenues par les congréganistes catholiques français ?

À la rentrée des classes de l’année scolaire 1882-1883, les écoles publiques de Papeete, dirigées par les Frères de Ploërmel et les Sœurs de Saint-Joseph de Cluny, furent laïcisées. La direction en fut confiée à un personnel laïque (?) envoyé de France. Il se trouva que la majorité du personnel laïque en question — était-ce pur hasard ? — appartenait à la religion réformée. Eh bien ! les Frères et les Sœurs ayant été autorisés à ouvrir des écoles libres, tous leurs anciens élèves, catholiques et protestants, les suivirent ; l’encombrement fut tel que le manque d’espace ayant obligé la mission catholique, qui avait fait les premiers frais de l’installation, à refuser quelques enfants protestants, l’un des conseillers coloniaux indigènes, protestant convaincu et influent, s’éleva en plein conseil contre cette mesure[1].

La plupart des résidents étrangers, anglais, améri-

  1. Voir annexe n* 3.