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LE SERMENT

me restent à acquérir de la science, car la science, c’est le bonheur. »

Longtemps le père résista, mais elle supplia avec tant d’ardeur, elle pleura si pitoyablement tout en affirmant qu’elle mourrait si on n’accédait pas à sa demande, que son père finit par céder.

Il lui fit jurer encore une fois qu’elle ne révélerait son sexe à personne.

« Sois tranquille, père, j’accomplirai mon devoir. »

— Que diriez-vous si je m’en allais avec vous m’instruire chez les bonzes ? » demanda Vonléï à son hôte, le lendemain.

San-boghi se montra très satisfait et assura que c’était le ciel lui-même qui lui envoyait un tel compagnon.

Après quoi ils se dirigèrent vers le couvent. Ce fut un voyage magnifique. Quand la nuit approchait, ils faisaient du feu pour éloigner les tigres et les panthères et ils conversaient gaîment. Puis ils se couchaient et dormaient sans se réveiller jusqu’au matin.

Un jour, Vonléï dit :

« Nous sommes camarades ; pourquoi ne pas nous tutoyer ? »

Et dès lors, ils se tutoyèrent.

« Nous sommes nés tous deux le même jour, à la même heure, dit la jeune fille à la halte suivante, nous devons fraterniser. »

Et ils fraternisèrent.

Pour cela, ils écrivirent leur nom sur le bord de leur robe avec leur propre sang, détachèrent les fragments