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DU CANADA.

éloignées. Cette prérogative singulière, dont il n’est pas aisé de pénétrer les motifs, donnait aux ouvriers de la Nouvelle-France, un avantage incomparable sur ceux de l’ancienne, enveloppés de péages, de lettres de maîtrise, de frais de marque, de toutes les entraves que l’ignorance et l’avarice y avaient multipliées à l’infini.

Pour répondre à tant de preuves de prédilection, la compagnie qui avait un fond de cent mille écus, s’engagea à porter dans la colonie, dès l’an 1628, qui était le premier de son privilège, deux ou trois cents ouvriers des professions les plus convenables, et jusqu’à seize mille de l’un et l’autre sexe avant 1643.[1] Elle devait les loger, les nourrir, les entretenir pendant trois ans, et leur distribuer ensuite une quantité de terres défrichées, suffisante pour leur subsistance, avec le blé nécessaire pour les ensemencer la première fois. (Raynal) Les colons devaient être Français et catholiques. Richelieu, le Maréchal Defiat, le commandeur de Razilli et Champlain étaient au nombre de ses membres ; le reste se composait de nobles, de négocians et de bourgeois des principales villes du royaume.

  1. Charlevoix et Raynal disent 16000 ; mais l’acte de l’établissement de la compagnie dit 4000. Voyez Édits et ordonnances p. 3.