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HISTOIRE

ment où la guerre devenait la plus vive. Dupuis arrivait du lac Gannentaha. Il avait été informé dans l’hiver par un Sauvage mourant, de ce que des mouvemens de guerriers dans les cantons lui avaient déjà fait pressentir, que la destruction de sa colonie avait été résolue. N’étant pas assez fort pour résister, il dut songer au moyen de s’échapper. À cet effet dès que le petit printemps fut venu, il donna un grand festin aux Iroquois ; et pendant qu’ils étaient encore plongés dans le sommeil et dans l’ivresse, il partit par la rivière Oswego, avec tout son monde dans des canots qu’il avait fait construire secrètement.

Le vicomte d’Argenson trouva le Canada en proie aux courses et aux déprédations des Sauvages. On ne marchait plus qu’escorté et armé dans la campagne. Les annales de cette époque contiennent des relations de nombreux faits d’armes et d’actes de courage individuel extraordinaires : tout le monde était devenu soldat.

En 1660, 17 colons, commandés par Daulac, furent attaqués par 500 ou 600 Iroquois dans un mauvais fort de pieux au pied du Long-Sault ; ils repoussèrent, aidés d’une cinquantaine de Hurons ou Algonquins, tous leurs assauts pendant dix jours. Abandonnés à la fin par la plupart de leurs alliés, le fort fut