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DU CANADA.

Talon passa en France, deux ans après, il engagea Colbert à faire continuer ces explorations. M. de la Potardière fut en conséquence envoyé en Canada, où on lui présenta des épreuves de deux mines que l’on venait de découvrir aux environs des Trois-Rivières. Ayant visité les lieux, il déclara qu’il n’était pas possible de voir des mines qui promissent davantage, soit pour la bonté du fer, soit pour l’abondance. Ce fer est en effet supérieur à celui de la Suède.

Talon qui était par dessus tout un homme essentiellement pratique, ne s’en tenait pas à des recherches, à des études, à des rapports. Il fonda ou encouragea une foule d’industries, fit faire de nombreux essais de culture, établit de nouvelles branches de commerce, noua des correspondances avec la France, les Antilles, Madère, et d’autres places dans l’ancien et le nouveau monde, ouvrit des pêches de toutes sortes de poissons dans le St.-Laurent et ses nombreux affluens. La pêche du loup-marin fut encouragée, et bientôt elle produisit de l’huile non seulement pour la consommation du pays, mais encore pour l’exportation en France et dans les Antilles, colonies avec lesquelles il voulait établir un commerce très actif, et où il fit passer du poisson, des pois, du merrain et des planches, le tout cru du pays.