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DU CANADA.

si funeste à tous les Indiens, fit littéralement un vaste tombeau de la bourgade de Syllery. Quinze cents Sauvages en furent atteints et pas un seul ne guérit (Charlevoix). C’est après ces ravages que le P. Chaumonot rassembla les Hurons qui avaient été épargnés et fonda avec eux le village de Lorette, à 2 lieues de Québec.

Cependant le moment était arrivé où Talon allait réaliser un projet qu’il avait formé lors de sa première intendance en Canada ; et qui consistait à faire passer les vastes contrées de l’Ouest, dont l’on ignorait encore toute l’étendue, sous la suprématie de la France qui ambitionnait l’honneur d’étendre son influence jusqu’aux dernières limites du continent. Il y avait de la grandeur et de la politique dans un pareil dessein, qui témoigne du génie de son auteur. Louis XIV l’avait accueilli avec beaucoup de faveur pendant le séjour de Talon à Paris ; et celui-ci, sûr maintenant de l’appui du roi, ne fut pas plus tôt de retour à Québec qu’il s’occupa des moyens de le mettre à exécution.

L’on a vu dans un autre chapitre que les nombreuses tribus de la grande famille algonquine occupaient une portion considérable du continent à l’est du Mississipi, avec les Hurons, et que tous ces peuples étaient très attachés aux Français dont ils aimaient les mœurs agréables et le caractère chevaleresque, et