Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome I, 1845.djvu/407

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
409
DU CANADA.

ces barbares. Il les invita tous au nom du grand Onnonthio, c’est ainsi que les Indiens désignaient toujours le roi de France, à envoyer des députés pour rencontrer les siens, et délibérer sur les matières importantes qui leur seraient soumises, le printemps suivant, au Sault-Ste.-Marie, au pied du lac Supérieur, où se faisaient alors les assemblées générales de toutes les nations, à cause de la prodigieuse abondance de la pêche qui pouvait nourrir de grandes réunions d’hommes. Tous promirent de se trouver au rendez-vous. M. de St.-Lusson y arriva à la fin de mai 1671, chargé des pleins pouvoirs du roi. Il y trouva les chefs d’une multitude de tribus qui habitaient les bords du lac Supérieur, du lac Huron et le fond de la baie d’Hudson. Le père Allouez fit un discours en langue algonquine, pour expliquer l’objet de l’assemblée, et demander leur acquiescement aux propositions du monarque qui leur faisait offrir sa puissante protection, et dont il exalta la gloire et la magnificence. Les députés s’écrièrent tous qu’ils ne voulaient plus avoir d’autre père que le grand Onnonthio des Français. Alors Perrot creusa un trou dans la terre, et y éleva une croix aux armes de France, pour scéler par ce signe la prise de possession du pays, que M. de St.-Lusson déclara être désormais sous la protection du