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DU CANADA.

demanda en conséquence sa retraite. Un des derniers actes administratifs de M. de Courcelles fut une convention qu’il conclut avec les Iroquois pour la fondation de Catarocoui, aujourd’hui Kingston. Ces barbares, après une guerre de plusieurs années où les succès avaient été longtemps balancés, venaient de vaincre les Andastes et les Chaouanons, qui furent presqu’entièrement exterminés. Cette victoire les avait gonflés d’orgueil, et l’on ne savait pas où s’arrêterait leur ambition. M. de Courcelles pensa qu’il était temps de se mettre en garde contre les entreprises qu’ils pourraient tenter contre la colonie, n’ayant plus rien pour s’occuper au dehors. Il convoqua dans cette vue une assemblée de leurs chefs à Catarocoui où il se rendit lui-même ; et il leur déclara qu’il allait bâtir un fort pour qu’ils pussent y faire la traite plus commodément avec les Français. Soit qu’ils ne comprissent pas le but du gouverneur, soit qu’ils s’abusassent sur leurs propres forces, ils trouvèrent ce projet très bien imaginé ; mais avant que celui-ci put faire commencer les travaux, arriva, comme on vient de le dire, M. de Frontenac qui comprit de suite l’importance de l’entreprise. Il se transporta de sa personne sur les lieux l’année suivante, et ordonna la construction du fort au confluent de la rivière Cata-