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HISTOIRE

bonne partie ; et il ne tient plus qu’à pousser encore quelques degrés pour entrer tout à fait dans la mer du Japon ».

C’est en 1665 que le P. Allouez partit pour le lac Supérieur. La magnificence du spectacle que présente l’entrée de ce vaste bassin de notre globe, rarement surpassée par la nature grandiose et tourmentée des pays du Nord, dut exciter son admiration. Après avoir longé les montagnes de sable que les vents et les flots ont soulevées le long du rivage, et suivi l’espace de douze milles, un cap formé par l’extrémité ouest des Laurentides, de trois cents pieds de hauteur, dans lequel la violence des vagues a taillé des arches, des cavernes, des tours gigantesques, et dont le pied est jonché de débris qui semblent de loin des murailles, des édifices en ruine, des colonnes, etc., il arriva, après un court séjour à Ste.-Thérèse, à Cha-gouïa-mi-gong, où il y avait un grand village de Chippaouais (que les Jésuites nomment Outchibouec). Il y bâtit une chapelle. Il prêcha en langue algonquine devant douze ou quinze tribus qui entendaient cet idiome. Sa réputation se répandit au loin, et les guerriers de différentes nations se mirent en marche pour venir voir l’homme blanc : les Pouteouatamis des profondeurs du lac Michigan, les Outagamis et les Sakis des déserts qui s’é-