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Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome I, 1845.djvu/494

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HISTOIRE

dait par sa faute un demi-million de ses sujets, ce monarque enfin qui dominait sur l’Europe, n’eût que deux cents soldats à envoyer à Québec pour protéger une contrée quatre fois plus vaste que la France, une contrée qui embrassait la baie d’Hudson, l’Acadie, le Canada, une grande partie du Maine, du Vermont et de la Nouvelle-York et de toute la vallée du Mississipi. Il écrivit au gouverneur-général au mois d’août 1683, que le roi de la Grande-Bretagne, à qui il avait fait probablement des représentations, avait donné des ordres très précis à son représentant dans la Nouvelle-York, le colonel Dongan, d’entretenir la bonne intelligence avec les Français ; et qu’il ne doutait pas que cet agent ne s’y conformât. Mais Dongan, qui avait résolu de partager les avantages de la traite avec les Canadiens, n’eut garde de se conformer aux instructions de sa cour. Il ne cessa point d’exciter secrètement les Iroquois, et il avait gagné à les décider à lever la hache contre les Miâmis et les Outaouais, lorsque la nouvelle en étant parvenue à M. de la Barre, celui-ci leur dépêcha en toute hâte un homme sûr, qui arriva chez les Ounontagués la veille du jour où ils allaient se mettre en marche.