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DU CANADA.

pendance future, ne désiraient que de voir s’affaiblir le lien d’intérêt commun qui unissait les métropoles ensemble lorsqu’il s’agissait de tenir les colons dans la sujétion, se promirent bien chacune avec ses motifs à elle propres, de réunir, à la première rupture, leurs efforts contre le nouveau poste français du Cap-Breton. Ce poste s’était ainsi suscité, par le fait de sa création, dès en naissant, un ennemi redoutable. La cour de Versailles avait prévu cette hostilité, et ses plans pour y faire face étaient excellens ; mais la langueur dans laquelle le monarque du Parc aux Cerfs laissait tomber sa puissance au milieu des débauches, ne permit point de les mettre complètement à exécution : la décrépitude fut la cause des désastres dont cette île devint le théâtre avant de passer aux mains de l’étranger.

Le Cap-Breton, situé au midi de l’île de Terreneuve, dont il est séparé par une des bouches du golfe St.-Laurent de 15 à 16 lieues de large, a, au sud, le détroit de Canseau d’une lieue de traverse à la péninsule acadienne ; et à l’ouest l’Ile St.-Jean (ou du Prince-Edouard). Sa longueur n’est pas tout à fait de 50 lieues. Sa figure à peu près triangulaire est fort irrégulière cependant, et le pays est tellement entrecoupé de lacs et de rivières que les deux parties principales ne tiennent ensemble que