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DU CANADA.

diqué à la navigation par le cap Lorembec, dont on aperçoit la cime à douze lieues de distance ; celui de Miray situé au nord de l’île Scatari et que les gros vaisseaux peuvent remonter six lieues ; et enfin celui des Espagnols, aujourd’hui Sidney, qui a une entrée d’environ mille pas de largeur, et qui allant toujours en s’élargissant se partage, au bout d’une lieue, en doux bras de trois lieues de longueur assez profonds pour faire de très bons havres.

L’île du Cap-Breton n’avait été fréquentée jusque dans les dernières années, l’été, que par quelques pêcheurs qui y faisaient sécher leur poisson, et, l’hiver, que par des habitans de l’Acadie qui y passaient pour faire la traite des pelleteries avec les Indiens. Vers 1706 elle attira l’attention de M. Raudot, intendant de la Nouvelle-France, qui envoya conjointement avec son fils, au ministère un mémoire relatif à son établissement. Ce mémoire fort circonstancié nous donne une opinion très favorable des connaissances de cet administrateur ; et il est fâcheux que la direction du commerce canadien n’ait pas toujours été dans des mains aussi expérimentées. Mais il est vrai aurait-il été possible à un seul homme de neutraliser, pour le Canada, les effets de la politique européenne de la France ; c’est-à-dire, d’empêcher que