Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome II, 1846.djvu/28

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
26
HISTOIRE

agent de la métropole (1676), voyant arriver dans le port de Boston des navires de l’Espagne, de la France, de la Méditerranée, des Canaries, etc., fit observer au gouverneur que cela était contraire à l’acte de navigation. Celui-ci lui répondit que les lois faites par le roi et son parlement n’obligeaient la Nouvelle-Angleterre qu’en autant qu’elles étaient conformes aux intérêts de la colonie, dans laquelle seule résidait le pouvoir législatif, en vertu de la charte accordée par le père de Sa Majesté régnante ; et que toutes les matières en contestation devaient être déterminées en définitive par elle sans appel à l’autorité royale, qui pouvait bien augmenter, mais non restreindre, ses libertés.[1]

Toutes les provinces ne réclamèrent pas leurs libertés avec la même hardiesse. La Virginie, par exemple, était plus soumise, et les réponses du chevalier Berkeley aux lords commissaires en 1671, nous apprennent qu’elle s’était conformée à l’acte de navigation, à son grand détriment. En effet, cette loi y avait fait cesser presque complètement la construction des navires, branche importante de son commerce.

  1. Rapport de M. Randolph à Sa Majesté : Collection of original papers relative to the colony of Massachusetts Bay. Voyez aussi Story vol. I, p. 52 Commentaries on the constitution of the United States.