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HISTOIRE

vince avec l’Acadie nouvellement conquise, et reçut une constitution représentative, qui exista jusqu’à la révolution ; mais dont les pauvres Acadiens, soumis à toute sorte de servages, furent exclus au moins dans la pratique.

Malgré leur dépendance de la mère-patrie, les colons anglais de l’Amérique avaient été jusque-là l’un des peuples les plus libres de la terre, et ils possédaient tous les élémens nécessaires pour devenir une grande nation. Ils avaient entre leurs mains les moyens de se former aux habitudes d’une société indépendante et à la science d’un gouvernement électif et populaire. Dès son origine, la Nouvelle-Angleterre s’était faite un code de lois, appelé « The Body of liberties, » qui fut observé jusqu’à ce que les besoins nécessitèrent de le modifier ou de l’augmenter. Le nom seul de ce code indique déjà par lui-même quels étaient les sentimens du peuple. Les dispositions de la partie criminelle, tirées de la Bible et modélées sur les lois pénales des Hébreux, démontrent jusqu’où les puritains avaient poussé le fanatisme biblique.[1] C’est dans le vieux code du Connecticut, un des États qui ont le mieux

  1. Aussi la rédaction du code est accompagnée de renvois au texte de l’écriture. Voici quelques articles pris au hasard.

    Tous les magistrats seront choisit :