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DU CANADA.

« L’objet de ces colonies est de faire le commerce à de meilleures conditions qu’on ne le fait avec les peuples voisins, avec lesquels tous les avantages sont réciproques. On a établi que la métropole seule pourrait négocier dans la colonie ; et cela avec grande raison, parce que le but de l’établissement a été l’extension du commerce, non la fondation d’une ville ou d’un nouvel empire.

« Ainsi c’est encore une loi fondamentale de l’Europe, que tout commerce avec une colonie étrangère est regardé comme un pur monopole punissable par les lois du pays : et il ne faut pas juger de cela par les lois et les exemples des anciens peuples[1] qui n’y sont guère applicables.

« Il est encore reçu que le commerce établi entre ces métropoles n’entraîne point une permission pour les colonies qui restent toujours en état de prohibition ».

En vain la Nouvelle-Angleterre et la Virginie diront-elles : nous ne fûmes point fondées par des spéculateurs européens, mais par des hommes libres qui vinrent se réfugier dans les forêts du Nouveau-Monde pour se soustraire aux persécutions de leur mère-patrie, par des

  1. Excepté les Carthaginois, comme on voit par le traité qui termina la première guerre punique.