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DU CANADA.

substance d’après Charlevoix, lettre qui tout en déclarant avec franchise qu’il ne doit pas y avoir de manufactures en Amérique, parce qu’elles nuiraient à celles de France, permettait d’en établir quelques unes pour le soulagement des pauvres.

Le ministre écrivit donc que le roi était charmé d’apprendre que ses sujets du Canada reconnussent enfin la faute qu’ils avaient faite, en s’attachant au seul commerce des pelleteries, et qu’ils s’adonnassent sérieusement à la culture de leurs terres, particulièrement à y semer du chanvre et du lin : que Sa Majesté espérait qu’ils parviendraient bientôt à construire des vaisseaux à meilleur marché qu’en France, et à faire de bons établissemens pour la pêche : qu’on ne pouvait trop les y exciter, ni leur en faciliter les moyens ; mais qu’il ne convenait pas au royaume que les manufactures fussent en Amérique, parceque cela ne se pouvait pas permettre, sans causer quelque préjudice à celles de France, que néanmoins elle ne défendait pas absolument qu’il ne s’y en établit quelques unes pour le soulagement des pauvres.

En peu de temps il se monta des métiers pour les étoffes de fil et de laine dans toutes les chaumières et jusque dans le manoir du seigneur ; et depuis cette époque la population des