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DU CANADA.

exciter l’attention du Canada et de la cour. Ce fut dans le premier pays comme le plus intéressé, où l’inquiétude était la plus sérieuse.

Jusqu’alors le cabinet de St.-James s’était abstenu de formuler ses prétentions d’une manière définie et précise ; il ne les avait fait connaître que par son action négative pour ainsi parler, c’est-à-dire qu’il n’en avançait directement aucune lui-même, mais il contestait celles des Français comme on l’a vu lorsque ceux-ci voulurent s’établir à Niagara et à la Pointe à la Chevelure et continuer leur séjour au milieu des Abénaquis après le traité d’Utrecht ; et encore, dans ce dernier cas, tandis qu’il déclarait à ces Sauvages que tout le pays appartenait à la Grande-Bretagne depuis la Nouvelle-Angleterre jusqu’au golfe St.-Laurent, il gardait le silence vis-à-vis de la France sur cette prétention qu’il devait cependant faire valoir plus tard[1]. Du côté de l’ouest son silence avait été encore plus expressif, ou plutôt il avait reconnu la nullité de son droit en

  1. Il est singulier que le Conseil Privé recevait du Bureau des colonies et plantations en 1713 et par conséquent avant le traité précité, un rapport dans lequel on disait « que le Cap-Breton avait toujours fait partie de l’Acadie, et que la Nouvelle-Ecosse comprenait toute l’Acadie bornée par la rivière Ste.-Croix, le St.-Laurent et la mer ». Registres d’extraits des procès-verbaux du Board of colonies and plantations etc. déjà cités dans ce vol.