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HISTOIRE

du général Dieskau, qui avaient été demandés dans l’automne. Les milices avaient été armées ; le chiffre de ceux de ces soldats improvisés qui étaient en service actif, fut augmenté, et l’on continua d’en acheminer de gros détachemens dans les postes des frontières, de sorte que l’on eût bientôt tant en campagne et les garnisons intérieures que dans les forts St. Frédéric, Frontenac et Niagara ainsi que dans ceux de l’Ohio et de l’isthme acadien, une armée de 7,000 hommes, sans compter plus de 800 employés aux transports. Mais cette force était encore bien insuffisante pour faire face à celle de l’ennemi qui avait déjà 15,000 soldats sur pied, dont 3,000 pour l’expédition de Beauséjour, 2,200 pour celle du fort Duquesne, 1,500 pour l’attaque de Niagara, et 5 à 6,000 pour le siège du fort St. Frédéric, quatre entreprises qu’il voulait exécuter simultanément.

Si le travail secret qui se faisait dans la société en France paralysait l’énergie de son gouvernement, en Canada les habitans, livrés à l’agriculture et à la traite des pelleteries, ne portaient point leur esprit au-delà de ces sphères humbles mais pleines d’activité. Privés par la nature de leur gouvernement de prendre part à l’administration publique, ils ne songeaient qu’à l’exploitation de leurs mé-