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HISTOIRE

avec un train considérable d’artillerie, et arriva le 2 juin devant cette forteresse. Louisbourg, outre 5 vaisseaux de ligne et 5 frégates ancrés dans son port, avait une garnison de 2,100 hommes de troupes régulières et de 600 miliciens pour résister à des forces de terre et de mer formant réunies plus de 30,000 hommes. Le gouverneur, M. de Drucourt, qui avait remplacé le comte de Raymond au commencement des hostilités, résolut de faire la défense la plus énergique, et s’il n’était pas secouru, la plus longue que l’on pouvait attendre de l’état de la place et du nombre de ses défenseurs.

Les fortifications de Louisbourg tombaient en ruine faute d’argent pour les réparer. Les revêtemens de la plupart des courtines étaient entièrement écroulés, et il n’y avait qu’une casemate et une poudrière à l’abri des bombes. La principale force de la place consistait dans les difficultés du débarquement et dans le barrage du port. D’ailleurs, ce qui restait debout des murailles était d’une construction défectueuse, parce que le sable de la mer, dont on avait été obligé de se servir pour les bâtir, n’est point propre à la maçonnerie, et l’on devait craindre l’effet du boulet sur des ouvrages d’une liaison si fragile. Le gouverneur jugea donc à propos de s’opposer au débarquement.