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HISTOIRE

maintenant pleinement connus, le général Montcalm fit lever le camp de la Chute, et sous la protection des troupes de la colonie et de 4 à 5 cents Canadiens qui venaient d’arriver, il défila vers les hauteurs de Carillon qu’il avait choisies pour livrer bataille, étant décidé quelle que fût la disproportion des deux armées, de ne point abandonner l’entrée du Canada sans combattre. Il avait d’abord paru incliner pour St.-Frédéric ; mais M. de Lotbinière, qu’il consulta, et qui connaissait très bien le pays, avait recommandé les hauteurs de Carillon que les ennemis, suivant lui, ne pourraient passer tant qu’elles seraient occupées, et qu’il était facile de fortifier par des retranchemens sous le canon du fort ; tandis que les travaux qu’il faudrait faire pour se couvrir à St.-Frédéric, prendraient deux mois, et que d’ailleurs Carillon passé, l’ennemi pourrait descendre le lac Champlain et laisser cette place derrière lui. Le général, sentant la force de ces raisons, arrivé sur ces hauteurs devenues si célèbres, fit cesser le mouvement rétrograde des troupes, et leur donna ordre de prendre position en avant du fort, et de s’y retrancher.

Les hauteurs de Carillon se trouvent dans l’angle formé par la décharge du lac St.-Sacrement nommée rivière à la Chute, et le lac