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HISTOIRE

profonde qui traverse le plateau, et enfin descendaient dans le bas fond qui s’étend jusqu’au lac. Ces retranchemens pouvaient avoir 600 verges de développement, et 5 pieds de hauteur ; ils étaient formés d’arbres ronds posés les uns contre les autres, avec les grosses branches coupées en pointes placées en avant en manière de chevaux de frise. Chaque bataillon, ayant en arrivant pris la place qu’il devait occuper dans l’action, faisait la partie du retranchement destinée à le protéger. Tout le monde travaillait avec une ardeur incroyable. Les Canadiens n’ayant pu recevoir de haches plus tôt ne commencèrent leur abattis, dans le bas fond du côté du lac Champlain où leur position fut marquée, que dans l’après-midi ; ils l’achevèrent le lendemain au milieu du jour au moment où les Anglais paraissaient. Le pays en avant étant couvert de bois, le général Montcalm fit abattre les arbres jusqu’à une certaine distance, afin de voir déboucher les assaillans à découvert et de plus loin.

Dans le même temps le général Abercromby avait débarqué avec toute son armée. Ayant appris par les prisonniers que les Français se retranchaient pour attendre un renfort de 3,000 hommes que devait leur amener le chevalier de Lévis, il décida de les attaquer avant la jonction de ce corps ; et sur le rapport d’un