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DU CANADA.

la nuit. Les troupes françaises étaient épuisées de fatigues, mais pleines de joie, parce qu’elles sentaient qu’elles avaient fait leur devoir. Le général Montcalm, accompagné du chevalier de Lévis et de son état-major, en parcourut les rangs, et les remercia au nom du roi de la conduite qu’elles avaient tenue dans cette importante journée, l’une des plus mémorables dans les fastes de la valeur française. Ne pouvant croire cependant à la retraite définitive des Anglais, et s’attendant à un nouveau combat pour le lendemain, il donna ses ordres et fit ses préparatifs en conséquence. Les troupes passèrent la nuit dans leurs positions ; elles nettoyèrent leurs armes, et dès que le jour parut se mirent à perfectionner les retranchemens qu’elles renforcèrent de deux batteries, l’une à droite de 4 pièces de canon et l’autre à gauche de 6. Ne voyant point paraître d’ennemis, le général Montcalm envoya à la découverte des détachemens, qui s’avancèrent jusqu’à quelque distance de la Chute, et brûlèrent un retranchement que les Anglais avaient commencé à y élever et qu’ils avaient abandonné. Le lendemain, 10, le chevalier de Lévis poussa jusqu’au pied du lac St.-Sacrement avec les grenadiers, les volontaires et des Canadiens ; il ne trouva que des marques de la fuite précipitée d’Aber-