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DU CANADA.

quer. Mais le triste souvenir de la défaite du général Braddock, tout frais encore dans la mémoire, fit choisir une route nouvelle pour traverser les montagnes. À la mi-septembre cette armée n’était encore qu’à Loyal-Hanna, où elle éleva un fort, à 45 milles du poste français. Avant de se remettre en chemin, le général Forbes jugea à propos de détacher de son armée 800 soldats sous les ordres du major Grant, pour aller reconnaître ce poste. Cet officier parvint, par une marche fort secrète, à un quart de lieu du fort Duquesne sans être découvert. Son intention était d’attaquer dans la nuit les Indiens qui se tenaient ordinairement campés autour de la place ; mais les feux allumés devant leurs cabanes, qui devaient lui indiquer leur véritable position, étaient éteints lorsqu’il arriva, et il dut se retirer au point du jour sur la crête d’une montagne voisine où il fut aperçu par les Français avec surprise. M. de Ligneris, successeur de M. Dumas, assembla aussitôt les Canadiens et les troupes de la colonie au nombre de 7 à 800, et les mit sous les ordres de M. Aubry, qui marcha droit aux ennemis dans la montagne, les attaqua brusquement et les rejeta en bas dans la plaine fort en désordre. Les sauvages qui s’étaient retirés d’abord au-delà de la rivière pour ne pas être surpris, en