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Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome III, 1848.djvu/161

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DU CANADA.

du lac St.-Sacrement, sous les ordres du brigadier Bourlamarque. Il devait faire travailler aux retranchemens de Carillon qui n’étaient pas encore finis ; mais les nouvelles apportées par le colonel Bougainville ayant fait supposer que Québec était le point le plus menacés l’ordre lui fut transmis, si l’ennemi se présentait en force, d’abandonner les positions de Carillon et de St.-Frédéric, après en avoir fait sauter les fortifications, et de se replier sur l’île aux Noix. Le chevalier de la Corne, chargé de tenir la campagne au pied du lac Ontario avec 1,200 hommes, devait aussi, lui, s’il était forcé, se retirer à la tête des rapides du St.-Laurent au-dessous de la Présentation, et là faire ferme contenance. Ces précautions prises, le surplus des troupes resta dans ses quartiers, se tenant prêt à marcher au premier ordre. Le gouverneur et les généraux Montcalm et de Lévis, résolurent ensuite d’attendre à Montréal que l’ennemi se mît en campagne, pour voir où il faudrait se porter ; car sa supériorité forçait les Français à recevoir la loi de lui pour leurs mouvemens. Le général Montcalm souffrait de cette inaction, et il trouvait les dispositions pour la défense de Québec trop tardives ; mais M. de Vaudreuil, portant les yeux sur tous les points menacés, n’osait se décider encore, d’autant plus que toutes les