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Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome III, 1848.djvu/173

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DU CANADA

emploi assez considérable en Irlande ; il l’avait quitté pour prendre part à la guerre, laissant son avancement à la fortune. « Elle a été, écrivait-il, peu favorable à ma famille ; mais pour moi elle m’a souri quelquefois et m’a fait participer à ses faveurs. Je me remets entièrement à sa discrétion.»[1] Sa conduite au siége de Louisbourg attira l’attention sur lui, et le fit choisir pour commander l’expédition de Québec, qui demandait à la fois de l’activité, de la hardiesse et de la prudence. On lui donna des lieutenans animés de la même ambition. Les brigadiers Monckton, Townshend et Murray, quoiqu’aussi à la fleur de l’âge, avaient étudié la guerre avec fruit, et s’ils étaient jeunes en années, dit un historien, ils étaient déjà vieux par l’expérience. Wolfe était fils d’un ancien major-général qui avait servi avec quelque distinction. Les trois autres appartenaient à la noblesse : Townshend à l’ordre de la pairie. Tous ils s’embarquèrent remplis d’émulation et d’espérance. « Si le général Montcalm, s’écriait Wolfe est capable de frustrer nos efforts encore, cette année, il pourra passer pour un officier habile, ou la colonie a des ressources que l’on ne connaît pas, ou enfin nos généraux sont plus mauvais que de coutume. »

  1. Lettre au Major Wolfe, du 21 janvier 1759.