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Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome III, 1848.djvu/188

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HISTOIRE

visageait avec une espèce d’effroi l’impression que sa défaite allait causer en Angleterre, et les propos malveillans que l’on tiendrait sans doute sur l’audace qu’il avait eue de se charger d’une entreprise aussi difficile et au-dessus de ses forces. Il voyait dans un moment s’évanouir tous ses rêves d’ambition et de gloire, et la fortune entre les mains de laquelle il avait confié son avenir, l’abandonner presque aux premiers pas qu’il faisait sous ses auspices. Il semblerait que son esprit n’avait plus sa lucidité ordinaire, quand on le voit, après avoir perdu tout espoir de forcer le camp du général Montcalm, détacher sérieusement le général Murray avec douze cents hommes, pour détruire la flottille française aux Trois-Rivières et ouvrir une communication avec le général Amherst sur le lac Champlain. Cet officier partit pourtant avec 300 berges ; mais il s’avança peu avant dans le pays. Ayant été repoussé deux fois à la Pointe-aux-Trembles par le colonel de Bougainville à la tête de 1,000 hommes détachés de l’armée pour suivre ses mouvemens, il débarqua à Ste.-Croix, qu’il incendia, comme nous l’avons rapporté ailleurs. De là il se jeta sur Deschambault où il pilla et brûla les équipages des officiers français, et se retira ensuite précipitamment sans avoir pu accomplir l’objet de sa mission ; mais