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DU CANADA

dans les armées françaises ; et la suite des événemens prouva que si le résultat ne fut pas plus favorable, la faute n’en pouvait rejaillir sur lui.

Le lendemain 19, il marcha sur Lorette et M. de Bougainville sur la rivière St.-Charles, où celui-ci apprit que la ville venait de se rendre malgré les ordres positifs qui avaient été envoyés au commandant de rompre les négociations, dès que l’on sût qu’il y en avait d’entamé, et la réponse que cet officier avait faite qu’il s’y conformerait. Cette nouvelle parvint au général en chef à St.-Augustin. Il ne put contenir son indignation, et l’exprima dans les termes les plus amers. Mais le mal était sans remède.

La reddition de Québec fut un acte, pour dire le moins, de grande pusillanimité, et le fruit de l’esprit de découragement que, par ses propos, le général Montcalm avait répandu parmi les troupes. Un seul des officiers de la garnison, M. de Piedmont, jeune homme dont le nom mérite d’être conservé, se déclara dans le conseil de guerre pour la défense de la place jusqu’à la dernière extrémité. Quoique l’on manquât de vivres ; que par la négligence de la métropole les fortifications n’eussent été que commencées, comme on l’a dit ailleurs, et qu’enfin la ville pût être facilement enlevée