Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome III, 1848.djvu/224

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
222
HISTOIRE

des Trois-Rivières et de Montréal pour y trouver des secours[1] ; enfin, malgré tous ces désastres, et qu’ils redoutassent les sauvages plus que l’ennemi même, ils ne parlèrent point de se rendre, et demandèrent encore à marcher au combat : c’était l’opiniâtreté vendéenne, c’était la détermination indomptable de cette race dont descendent la plupart des Canadiens, et dont Napoléon appréciait tant la bravoure, le caractère et le dévoûment sans borne.

En apprenant la nouvelle de la reddition de Québec, le général de Lévis ne vit point d’autre parti à prendre pour le moment que de se fortifier sur la rivière Jacques Cartier. En conséquence il rétrograda, laissant quelques petits détachemens au Cap-Rouge et sur d’autres points de sa route, et il fit commencer un fort sur la rive droite de la rivière qu’il avait choisie pour ses lignes. Les Anglais ne songeant de leur côté qu’à se fortifier dans la ville où ils se renfermèrent, les deux armées restèrent dans ces positions jusqu’à la fin de la

  1. Description imparfaite de la misère du Canada, (Montréal, 5 novembre 1759). Adresse de l’évêque de Québec aux évêques et personnes charitables de France en faveur de la colonie. On devait recevoir des ornemens d’église à Paris. Dans les ports de mer, à Brest M. Hocquart, à Bordeaux M. Estèbe, à la Rochelle M. Goguet, devaient se charger de faire tenir les toiles, les étoffes, le lard, la farine, l’eau-de-vie, le vin et généralement tout ce que l’on voudrait envoyer pour les habitans.