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DU CANADA

pour leur pays devait, au moment où l’on parlait de reprendre les armes, remuer les fibres les plus sensibles du cœur, et augmenter l’énergie des guerriers qui se défendaient depuis si long-temps et avec tant d’obstination contre les forces toujours croissantes de nos envahisseurs. Quant aux troupes régulières elles-mêmes, si elles ne combattaient plus que pour l’honneur leurs vœux pouvaient être encore remplis.

Après bien des efforts l’on réussit à ramasser assez de subsistances pour nourrir l’armée encore quelque temps lorsqu’elle serait réunie. Au mois d’avril elle se trouva prête à entrer en campagne, et l’on n’attendait plus que la débâcle des glaces.

Les troupes de terre, surtout les grenadiers, avaient été recrutées à même les deux bataillons de la colonie ; elles formaient avec ceux-ci 3,600 hommes. Les milices appelées à prendre part à l’expédition s’élevèrent à un peu plus de 3,000 fusils, y compris 270 sauvages. Cette armée, composée de plus de moitié de Canadiens, parce qu’on en avait fait entrer un grand nombre dans les régimens réguliers faute de recrues européennes, n’atteignait pas encore 7,000 combattans.[1] C’est

  1. L’armée destinée à l’expédition de Québec était composée comme suit :