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HISTOIRE

vertes. Mais il était impossible d’exiger des vainqueurs plus qu’ils n’avaient fait. Leurs pertes aussi étaient immenses, ayant été obligés de se former sous le feu et de rester longtemps dans l’inaction ; elles égalaient celles des ennemis qu’ils n’excédaient pas en nombre sur le champ de bataille, en conséquence des détachemens qu’il avait fallu laisser pour la garde de l’artillerie et des bateaux, et pour celle du pont de la rivière Jacques Cartier, position importante sur la ligne de retraite, en cas d’échec. Ils comptaient cent quatre officiers tués ou blessés, dont près de moitié Canadiens parmi lesquels se trouvaient 1 chef de brigade, 6 commandans de bataillon et le commandant des sauvages, chiffre qui aurait dépassé les proportions ordinaires, surtout parmi les réguliers comparativement aux simples soldats, si les compagnies, quoique réduites à une trentaine d’hommes, n’avaient pas conservé toujours le même nombre d’officiers.

Les sauvages qui, sauf quelques-uns, n’avaient pris ainsi que la cavalerie aucune part à l’action, et s’étaient tenus dans le bois en arrière, se répandirent sur le champ de bataille pendant que les Français étaient à la poursuite des fuyards, et assommèrent quantité de blessés anglais, dont l’on trouva ensuite des chevelures étendues sur les buissons voisins.