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HISTOIRE

tante des prix de toutes choses. Aussi ces dépenses montèrent-elles fort rapidement. De 1,700,000 livres qu’elles étaient en 1749, comme on l’a rapporté ailleurs, elles s’élevèrent en 1750 à 2,100,000 fr., en 1751 à 2,700,000 fr., en 1752 à 4,900,000 fr., en 1753 à 5,300,000 fr., en 1754 à 4,450,000 fr., en 1755 à 6,100,000 fr., en 1756 à 11,300,000 fr, en 1757 à 19,250,000 fr., en 1758 à 27,900,000 fr., en 1759 à 26,000,000 fr., et pour les huit premiers mois de 1760 à 13,500,000 ; en tout, plus de 123 millions.

De cette somme il restait dû par l’état, 80 millions, dont 41 millions aux Canadiens, à savoir : 34 millions en ordonnances et 7 millions en lettres de change. La créance des Canadiens, immense pour le pays, fut presqu’entièrement perdue pour eux. Des marchands et des officiers de l’armée anglaise achetèrent à vil prix une partie de ces papiers, en revendirent une portion à des facteurs français sur la place de Londres pour de l’argent comptant, et ayant ensuite, par leur influence auprès de leur gouvernement, fait stipuler au traité de 1763 un dédommagement de 3 millions, 600 mille francs pour la réduction opérée par la France de la moitié sur les lettres de change et des trois quarts sur les ordonnances, réduction qui avait eu l’effet de faire perdre d’un