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Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome III, 1848.djvu/295

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DU CANADA

qui ruinaient les campagnes et empêchaient tout progrès de l’agriculture ; de la tyrannie des intendans et des subdélégués dans les provinces ; de la cruauté de la justice criminelle, procédant par le secret et la torture, et se terminant par des supplices atroces, souvent non mérités ; du désordre enfin et de la confusion des finances, où personne ne pouvait plus se reconnaître. C’est ainsi que tous les Français capables de réfléchir et de sentir, tous ceux qui formaient l’opinion publique s’étaient accoutumés à se nourrir de l’espérance d’une réforme fondamentale ; ils prenaient pour la France l’honneur de ses nobles inspirations, et ils laissaient à son gouvernement, ou plutôt au roi toute la honte de ses revers, conséquence inévitable des fautes dont elle avait à gémir, des vices de l’homme insouciant, sans honneur et sans désir du bien qui ne régnait que pour satisfaire à ses appétits grossiers et ceux de ses maîtresses. »[1](Sismondi : Histoire des Français.)

  1. « On ne peut qu’être frappé ici, écrivait le 21 février 1765 le ministre anglais à Paris, du désordre visible des affaires publiques et du déclin de l’autorité royale. » — Raumer, Bertraye, etc.