Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome III, 1848.djvu/316

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
315
DU CANADA

force de l’observation qu’ils leur avaient faite bien des fois, qu’elles perdraient leur influence politique et leur indépendance du moment qu’une seule nation européenne dominerait dans ce continent. Ponthiac, chef outaouais, brave et expérimenté et ennemi mortel des Anglais qu’il avait poursuivis avec acharnement durant toute la dernière guerre, forma le complot de les chasser des bords des grands lacs, et entraîna dans son projet les Hurons, les Outaouais, les Chippaouais, les Pouteouatamis et d’autres tribus que les Anglais avaient négligé de traiter avec la considération que leur montraient les Français, et que cette espèce de mépris avaient choquées. Il s’empara du fort Michilimackinac par surprise, et en massacra la garnison ; il marcha ensuite vers Pittsburg et le Détroit, où il se proposait d’établir le siège de sa domination et former le nœud d’une puissante confédération indienne, qui aurait contenu les blancs au Niagara et aux Apalaches : huit postes anglais tombèrent entre les mains de ce barbare, qui ravagea ensuite les frontières de la Pennsylvanie et de la Virginie, et détruisit un détachement de troupes dans le voisinage de Niagara ; mais le projet qu’il avait formé était trop vaste pour ses forces. Ponthiac, après avoir éprouvé plusieurs échecs, fut obligé de faire la paix en 64