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DU CANADA

et entre autres, M. Montmollin, à Québec, mais ordre que la politique l’avait empêché de mettre à exécution ; enfin, que les cimetières devaient être ouverts à tous les chrétiens, catholiques ou non.

Dans ce long rapport, Marriot ne laisse pas échapper une pensée, pas un mot d’adoucissement pour le sort des Canadiens : c’est un long cri de proscription contre leur religion, leurs lois et leurs usages ; son hostilité profonde n’est contenue que par certains préceptes de droit et certaines lois de la nécessité qu’il ne peut s’empêcher de reconnaître pour le moment, en attendant toutefois que leur infraction devienne chose possible et dès lors chose justifiable.

Le solliciteur-général, Wedderburne, guidé par des principes d’un ordre plus élevé et plus philosophique, montra aussi plus de modération et plus de justice dans ses suggestions. Il s’étendit sur la forme du gouvernement et sur la religion des habitans, parce que l’une et l’autre devaient, suivant lui, nécessairement exercer une grande influence sur le code de lois civiles et criminelles qui devait être adopté ; et tout en déclarant qu’il ne serait pas prudent de donner une constitution élective aux Canadiens, il reconnut qu’ils avaient des droits qu’il fallait respecter, ce qu’on n’avait pas fait en-