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Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome III, 1848.djvu/341

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DU CANADA

marchait dans deux voies que l’histoire n’a pas bien éclaircies. Dans un rapport, adressé au gouvernement de la métropole, sur les lois de la colonie, il en fait une revue assez favorable ; et dans ses tête-à-tête avec les agens canadiens, il embrasse également leur cause avec chaleur, selon Du Calvet. Tandis que d’un autre côté, des papiers imprimés sous sa direction et qui forment plusieurs volumes, nous le montrent sinon entièrement hostile à la religion, aux lois et aux institutions de leur pays, du moins le représentent comme peu zélé pour la conservation de ces conditions essentielles à leur bonheur, quoique des personnes instruites pensent, après avoir lu ses volumineux écrits, et surtout le Canadian Freeholder, qu’il cherchait plutôt à amener les fanatiques qu’il servait, par une chaîne de raisonnemens dont ils ne voyaient pas bien la conséquence, mais dont ils ne pourraient ensuite se dégager, à un but souvent opposé à celui qu’ils voulaient atteindre. Si c’était là le motif de sa conduite, il faut avouer qu’il savait déguiser sa pensée avec un grand art ; mais il est à craindre que de pareils moyens soient plus utiles à l’oppression et à la mauvaise foi qu’à la justice et à la liberté des hommes. Quoi qu’il en soit, Mazères informa ceux qu’il représentait de la décision probable du gouvernement touchant le