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Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome III, 1848.djvu/372

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DU CANADA

qualifia le projet de mesure cruelle, oppressive et odieuse, et qui en appela vainement aux évêques d’Angleterre pour qu’ils s’élevassent avec lui contre un acte qui tendait à établir une religion ennemie dans un pays plus étendu que la Grande-Bretagne. Ainsi, notre langue et nos lois finissaient par se relever de leur chute, comme la même chose s’était vue autrefois en Angleterre même, où la langue légale fut, après la conquête normande, française puis latine, et enfin celle du peuple vaincu, l’anglaise, « grande et salutaire innovation sans doute, dit lord Brougham, très critiquée et très redoutée de son temps. »

La ville de Londres n’eut pas plutôt appris la passation de l’acte de 74, qu’elle s’assembla et adopta une adresse au roi pour le prier d’y refuser sa sanction. Elle disait que ce bill renversait les grands principes fondamentaux de la constitution britannique ; que les lois françaises ne donnaient aucune sécurité pour les personnes et les biens ; que le bill violait la promesse faite par la proclamation de 63, d’établir les lois anglaises ; que la religion catholique était idolâtre et sanguinaire, et que Sa Majesté et sa famille avaient été appelées, comme protestans, sur le trône de l’Angleterre pour remplacer les Stuart catholiques ; que le pouvoir législatif était placé entre les mains de