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Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome III, 1848.djvu/380

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DU CANADA

terre, et fit perdre peut-être le Canada à la cause de la confédération. Si le congrès s’en fût tenu à une protestation contre ce qu’il y avait d’inconstitutionnel dans cet acte, contre l’établissement, par exemple, d’une législature nommée exclusivement par la couronne, il aurait atteint son but ; mais en se déclarant contre les lois françaises et contre le catholicisme, il armait nécessairement contre lui la population canadienne, et violait lui-même ces règles de justice éternelle sur lesquelles il avait voulu asseoir sa déclaration des droits de l’homme.

Le congrès résolut aussi de cesser toute relation commerciale avec l’Angleterre. Il procéda ensuite à la rédaction de trois adresses, l’une au roi, l’autre au peuple de la Grande-Bretagne pour justifier l’attitude qu’il avait prise, et une troisième aux Canadiens dans laquelle il exprima des sentimens tout contraires à ceux qu’il venait de mettre au jour dans les résolutions au sujet de leur religion et de leurs lois. Il cherchait à leur démontrer tous les avantages d’une constitution libre, à les préjuger contre la forme du nouveau gouvernement qu’on venait de leur donner, en disant qu’il y avait une grande différence entre la constitution que le parlement leur avait imposée et celle qu’ils devaient avoir. Il invoqua le témoignage de Montesquieu, homme de leur