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DU CANADA

fendre les frontières du lac Champlain, et que cette capitale, qui était en même temps la clef du pays, deviendrait dès lors une conquête facile, puisqu’il n’était pas probable qu’on pût envoyer de renforts d’Angleterre avant l’hiver et l’interruption du fleuve par les glaces. Si ces prévisions se réalisaient, du moins en partie, l’on devait faire une tentative sur Québec, en détachant un corps qui pénétrerait par les rivières Kénébec et Chaudière pour surprendre cette ville. Si l’entreprise ne réussissait pas, l’on comptait toujours forcer le général Carleton à revenir sur ses pas pour protéger sa capitale, ce qui laisserait sans défense les frontières méridionales du pays, et les exposerait aux incursions des troupes américaines commandées par les généraux Schuyler et Montgomery,[1] qui débarquèrent sous le fort St.-Jean, dans le mois de septembre, à la tête d’environ 1000 hommes ; mais qui, après avoir reconnu la force de la place qu’ils trouvèrent bien gardée, et reçu plusieurs petits échecs de la part d’un parti de sauvages commandés par

  1. Ce dernier était le même Montgomery qui servait dans l’armée du général Wolfe en 1759, et qui commandait le détachement anglais envoyé pour brûler St.-Joachim. Après la guerre, il s’était établi dans la Nouvelle-Yorke, où il avait épousé une Américaine. Dans les difficultés qui survinrent entre les colonies et l’Angleterre, il embrassa le parti des premières, et, comme ancien officier, il fut élevé aux plus hauts grades de l’armée révolutionnaire.