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HISTOIRE

liberté de conscience, ou en d’autres termes qu’ils pourraient se gouverner eux-mêmes au moyen du principe électif, comme ils l’entendraient, suivant leurs anciennes lois ou de nouvelles, s’ils jugeaient à propos de les changer ; enfin, que le Canada formerait un des états de l’Union, dans laquelle il serait entré comme pays indépendant. Au lieu de cela qu’a-t-on eu, disent-ils amèrement ? Le gouvernement despotique de 1774, dans lequel on a admis quelques Canadiens par politique ; la constitution de 1791 avec une législature à trois branches, sur deux desquelles ils n’ont jamais eu aucune influence, puisqu’elles étaient à la nomination de la métropole, qui conserva dans la réalité tout le pouvoir ; le projet d’Union de 1822, et sa réalisation en 1841 avec la restriction de nos droits politiques afin de nous mettre en minorité, et, on l’a reconnu publiquement, d’anéantir notre race ; et dans cette longue période de sujétion, de souffrance et d’humiliation, le personnel de l’exécutif a été, à venir jusqu’à nos jours, à peu d’exceptions près, étranger et hostile aux Canadiens. Voilà ce que nous avons eu pour avoir repoussé dédaigneusement la liberté et l’indépendance nationale.

À ces reproches, d’autres donnent pour réponse qu’il n’y avait pas de sûreté à prendre