danger. L’un d’eux fut tué en arrivant et tomba sur les jambes du général ; le second fut en même temps blessé. Sans se troubler Dieskau ordonna au chevalier d’aller à la droite pour ranimer l’attaque qui se ralentissait, et refusa de se laisser emporter, disant : « que le lit où il se trouvait était aussi bon pour mourir que celui que l’on voulait lui donner. » Il fit apporter sa redingote et sa longue-vue près de lui, et enjoignit aux Canadiens qui s’étaient rassemblés autour de sa personne et à ses domestiques de s’éloigner[1]. Dans le même moment une partie des Canadiens et des sauvages se repliait, et le chevalier de Montreuil cherchait en vain à rallier les troupes, réduites à une centaine d’hommes, et qui en faisaient autant ; elles n’avaient presque plus d’officiers, et la plupart de ceux de la colonie avaient été tués ou blessés.
L’action avait duré 5 heures. Les Français ne furent pas inquiétés dans leur retraite. Les ennemis intimidés par la furie avec laquelle ils avaient été attaqués, restèrent dans leurs retranchemens, à l’exception de quelques hommes qui sautèrent en dehors pour se mettre à leur poursuite. L’un d’eux, en voyant le géné-
- ↑ Relation de la campagne de 1755. — Lettre du baron Dieskau au chevalier de Montreuil, en date de Bath, 26 janvier 1758.