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HISTOIRE

de France ayant été pris sur le Lys et l’Alcide, M. de Lotbinière pour élever un fort à Carillon, et l’ordre aux troupes de camper dans cette position importante, afin d’être à portée de s’opposer à l’ennemi s’il venait à déboucher soit par la route actuelle de Whitehall, soit par le lac St.-Sacrement, et de couvrir le poste de St.-Frédéric, qui était la clé du lac Champlain. Au bout de quelque temps néanmoins l’on eut des renseignemens sur les mouvemens des Anglais qui tranquillisèrent les esprits. L’on apprit d’abord le licenciement de l’armée du colonel Johnson, et ensuite la retraite du corps de 1,500 hommes du général Shirley, destiné à faire le siège de Niagara. Cet officier général, n’ayant pu faire tous ses préparatifs dans la saison convenable, avait abandonné cette entreprise, et s’était retiré dans l’intérieur après avoir laissé 700 hommes au colonel Mercer pour garder Oswégo et bâtir deux nouveaux forts autour de cette place. Il paraît que la nouvelle du désastre de Braddock avait aussi fort découragé ses soldats, qui s’étaient mis à déserter en grand nombre ; que les cinq nations étaient opposées à la guerre qui ruinait leur commerce, et enfin que l’arrivée de renforts à Frontenac et à Niagara avait dissipé le peu d’espoir qui restait à ces troupes de s’emparer de ces postes importans.