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Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome III, 1848.djvu/65

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DU CANADA.

dont la perte retarda beaucoup les mouvements de l’ennemi. Le fort Bull était palissadé et garni de meurtrières. Sa prise offrit ceci de remarquable, que les meurtrières au lieu d’être une protection pour la garnison, servirent au contraire aux assaillans qui s’en emparèrent avant que les premiers pussent s’y placer, et tirèrent par ces ouvertures du dehors en dedans de l’enceinte. Les palissades ayant été coupées à coups de hache, la maison fut prise d’assaut, et tous ceux qui la défendaient furent passés au fil de l’épée.

Dès le petit printemps, M. de Vaudreuil envoya M. de Villiers avec 900 hommes pour observer les environs d’Oswégo et y inquiéter les Anglais. Ce détachement eut plusieurs escarmouches. Le 3 juillet, il attaqua un convoi de 3 à 400 bateaux qui revenait de porter des armes et des vivres dans cette place ; il le dispersa, tua beaucoup de monde, leva des chevelures et fit quantité de prisonniers.[1]

  1. Lettre de M. de Montcalm au ministre, du 20 juillet 1756. Il dit que l’avantage aurait été plus considérable si les sauvages n’avaient pas attaqué trop tôt. Lettre de M. de Vaudreuil, du 30 août. La plupart des historiens américains ne parlent point de cette surprise. Smollett rapporte que les Anglais étaient commandés par le colonel Bradstreet, qu’ils défirent complètement leurs assaillans après un combat de trois heures, et firent 70 prisonniers. Mais le grave et savant Sismondi, parlant de Smollett, observe qu’il n’a écrit en général que sur des rapports de gazette et qu’il mérite peu de croyance.