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Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome III, 1848.djvu/76

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HISTOIRE

vaient des lettres et des ordres écrits avec duplicité, et qui feraient retomber le blâme sur eux en cas d’échec ; que les Canadiens n’avaient ni discipline, ni subordination, etc. Les louanges que le gouverneur donnait dans ses dépêches à leur bravoure, avaient excité, à ce qu’il paraît, la jalousie des troupes régulières et de leurs officiers ; et le général Montcalm qui n’aurait pas dédaigné d’être le chef du parti militaire, et qui portait peut-être déjà les yeux sur un poste plus élevé que le sien, devint vis-à-vis de la mère-patrie l’organe d’un système de dénigrement, symptôme lointain de la désorganisation sourde qui s’introduisait déjà dans tous les éléments de l’ancienne monarchie.

Comme nous venons de le dire, la perte d’Oswégo fit suspendre aux Anglais toutes leurs opérations pour le reste de la campagne, tant sur le lac Ontario que du côté de l’Acadie. Sur le lac St.-Sacrement les hostilités se bornèrent à quelques escarmouches jusqu’à l’automne, où les troupes françaises rentrèrent dans l’intérieur pour prendre leurs quartiers d’hiver, laissant quelques centaines d’hommes en garnison à Carillon et à St.-Frédéric sous les ordres de MM. de Lusignan et de Gaspé.

Du côté de l’Ohio, il ne se passa non plus rien de remarquable. Mais les irruptions dévastatrices avaient continué dans la Pennsyl-