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Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome III, 1848.djvu/8

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HISTOIRE.

La même ardeur se faisait remarquer dans les colonies anglaises. La population de ces belles provinces s’élevait en 1755, suivant les calculs de Franklin, à un million 200 mille âmes, tandis que le Canada, le Cap Breton et la Louisiane en comptaient à peine, réunis, 75 à 80 mille. La même disproportion existait dans le mouvement de leurs affaires mercantiles et par conséquent dans leurs richesses. Les exportations des colonies anglaises s’élevaient en 1753 à £l,486,000 sterling, et leurs importations à £983,000.[1] Dans la même année les exportations du Canada étaient de £68,000 seulement ou 1,700,000 francs, et les importations de £208,000, dont une forte partie étant pour le compte du gouvernement, ne passait point par les mains des marchands du pays. Il n’est donc pas étonnant si les colonies anglaises poussaient leur métropole avec tant d’ardeur à la guerre. Franklin, aussi habile politique que savant physicien, était le principal organe de leurs griefs. Celui que Paris, vingt-cinq ans après, vit appliqué à soulever l’opinion de la France et de toute l’Europe contre l’Angleterre, celui que le Canada vit venir pour révolutionner ses habitans en 1776, fut, en 1751, le promoteur de l’entre-

  1. Encyclopédie Méthodique. — American Annals.