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DU CANADA.

de jeter leurs canons à la mer, et tous rentrèrent dans les ports de la Grande-Bretagne dans l’état le plus pitoyable.

Malgré la disette qui régnait en Canada, les hostilités n’avaient pas cessé durant tout l’hiver, dont le froid fut aussi extrêmement rigoureux. Dans le mois de janvier un détachement, sorti du fort William-Henry, fut atteint vers Carillon, et détruit. Dans le mois suivant le général Montcalm forma le projet de détacher 850 hommes pour surprendre ce fort et l’emporter par escalade. Le gouverneur crut devoir porter ce détachement à 1,500 hommes, dont 800 Canadiens, 150 réguliers et 300 Indiens, et en donna le commandement à M. de Rigaud, au grand mécontentement des officiers des troupes et de Montcalm lui-même, qui aurait désiré le voir conférer à M. de Bourlamarque. Ce corps se mit en marche le 23 février, traversa les lacs Champlain et St.-Sacrement, fit 60 lieues la raquette aux pieds, portant ses vivres sur des traîneaux, couchant au milieu des neiges sur des peaux d’ours, à l’abri d’une simple toile. Le 18 mars l’on se trouva près de William-Henry, qu’après avoir reconnu, M. de Rigaud jugea impossible d’enlever d’un coup de main. On résolut cependant de détruire tout ce qu’il y avait à l’extérieur des ouvrages. Ce qui fut