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Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome III, 1848.djvu/95

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DU CANADA.

cher à sa rencontre, et Montcalm se préparait à le suivre pour le soutenir, lorsqu’il lui fut remis une lettre trouvée sur un courrier qui venait d’être tué, par laquelle le général Webb mandait au colonel Monroe que, vu la situation du fort Edouard, il ne lui paraissait pas prudent de marcher à son secours, ni de lui envoyer de renfort ; que les Français étaient au nombre de 13,000 ; qu’ils avaient une artillerie considérable, et qu’il lui envoyait ces renseignemens afin qu’il en pût profiter pour obtenir la meilleure capitulation possible, s’il n’était pas capable de tenir jusqu’à l’arrivée des secours demandés d’Albany. L’erreur du général Webb sur le nombre des assiégeans fit précipiter la reddition. Le 6, au point du jour, la batterie de gauche de 8 pièces de canon et un mortier fut démasquée et ouvrit son feu. Celui des assiégés était toujours très vif. Le lendemain une nouvelle batterie commença à tirer. Le général français ayant alors fait suspendre la canonnade, chargea un de ses aides-de-camp, le jeune Bougainville, devenu si célèbre depuis par son voyage autour du monde, d’aller porter au colonel Monroe la lettre du général Webb. Le commandant anglais répondit qu’il était résolu de se défendre jusqu’à la dernière extrémité. À neuf heures le feu recommença aux acclamations des In-