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INTRODUCTION


Mes premiers souvenirs se rattachent à des guerres ou à des voyages. J’avais à peine quatre ou cinq ans, lorsqu’un jour je vis entrer mon père triste et fatigué, d’une excursion commerciale vers le bas du Saint-Laurent, qui n’avait pas été heureuse. Il raconta à ma mère comment il avait manqué de périr, avec sa goëlette, par la faute d’un vieil ivrogne, nommé Lelièvre, qui s’était donné pour pilote. Plus tard la peinture qu’il faisait à ses amis du pays qu’il avait visité dans ces parages, encore plus sauvages et déserts alors qu’aujourd’hui, frappait vivement ma jeune imagination.