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tremblant, ses yeux prirent cette expression de douleur et de vengeance que je n’oublierai jamais.

Le prince Czartoriski avait déjà atteint la cinquantaine en apparence. Il était d’assez haute taille, et sa figure, plus longue que large, annonçait l’homme qui a pris son parti sur les revers de la fortune. Il n’en était pas de même du général Pac, comte polonais et ancien colonel dans les armées de Napoléon ; c’était un homme de taille moyenne, qui portait sur sa figure à la fois la résolution du soldat et la tristesse de l’exilé. Son magnifique palais de Varsovie et tous ses biens, qui étaient considérables, avaient été confisqués, comme ceux du prince Czartoriski et de tous les autres patriotes, Niemcewicz, génie d’un ordre supérieur, semblait moins abattu que ses compatriotes, et en même temps plus