Page:Garneau - Voyages, Brousseau, 1878.djvu/21

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 17 —

Cette rapide excursion, dans laquelle j’avais traversé des nations à leur berceau, côtoyé des rives encore sauvages, circulé au milieu de forêts à moitié abattues, surtout entre Albany et Buffalo, forêts qui avaient abrité autrefois les barbares indigènes, ces indomptables Iroquois, dont on apercevait encore çà et là quelques fantômes décrépits, me donnait une idée vaste de l’avenir de ce nouvel empire, jeté par Champlain sur la voie du temps. Tout le monde était occupé, dans ces grands territoires, à fonder des villes, à agrandir les ports, à cultiver les campagnes, et me rappelait ces beaux passages de Fénélon : « Télémaque regardait avec admiration cette ville naissante, semblable à une jeune plante qui, ayant été nourrie par la douce rosée